TYPE DE COURANT ET VITESSE DE RECHARGE

Il s’agit là du point qui est souvent le plus difficile à appréhender pour les néophytes. Or c’est pourtant un point essentiel.

Aujourd’hui, tous les V.E sont capables de recharger leur batterie de traction à partir d’une alimentation en courant continu (D.C) ou d’une alimentation en courant alternatif (A.C).

Recharge sur une borne DC :

Il s’agit là de la solution la plus rapide. Le courant continu délivré par la borne est en effet « directement injecté » dans la batterie de traction du V.E. On trouve des bornes de capacité différentes allant de 50 kW DC à 175 kW DC voire plus.

Cependant il faut savoir qu’en fonction de la technologie de batterie employée, la capacité de recharge est limitée par la voiture pour préserver la durée de vie de la batterie.

Par exemple, une Nissan Leaf 40 kWh est limitée à 50 kW DC, un Kona 64 kWh est limité à 77 kW DC alors qu’une Peugeot e-208 accepte jusqu’à 100 kW DC et qu’une Tesla Modèle 3 accepte jusqu’à 250 kW Dc.

Il est donc impératif de connaître cette capacité.

A titre d’exemple (simplifié), prenons trois V.E qui consommeraient 25 kWh/100 km et se rechargeraient sur une même borne DC de 150 kW.

Celui qui est limité à 150 kW DC « gagnera » théoriquement* en une heure de quoi faire 600 km.

Celui qui est limité à 100 kW DC « gagnera » théoriquement* en une heure de quoi faire 400 km.

Celui qui est limité à 50 kW DC « gagnera » théoriquement* en une heure de quoi faire 200 km.

 

Recharge sur une borne AC :

C’est la solution de recharge la plus lente, mais c’est aussi la solution la plus économique notamment lorsqu’il est possible de recharger chez soi (sauf lorsque l’on recharge sur des bornes AC gratuites proposées par certains commerces ou certaines villes. Le nombre de ces bornes gratuites a cependant vocation à diminuer drastiquement au fur et à mesure de la démocratisation des V.E).

La batterie de traction d'un V.E stockant l’énergie sous forme de courant continu, la recharge sur du courant alternatif impose de passer par le chargeur embarqué de la voiture (OBC) qui transforme le courant alternatif en courant continu. Or, les constructeurs équipent leurs V.E d’un OBC de puissance variable, généralement 7,2 kW monophasé, 11 kW triphasé voire 22 kW triphasé.

La capacité de l’OBC d’un V.E doit donc être parfaitement connue de son propriétaire.

Car recharger sa voiture pendant une heure sur une borne AC de 22 kW ne veut absolument pas dire que l’on va « remplir » sa batterie de 22 kWh supplémentaires.

En effet, si l’OBC est limité à 7,2 kW, on ne « remplira » sa batterie que de 7,2 kWh supplémentaires malgré la capacité de la borne.

Il ne sert donc à rien d’incriminer la borne puisque c’est bien la capacité de l’OBC de la voiture qui est en cause.

Toujours à titre d’exemple (simplifié), prenons trois V.E qui consommeraient 22 kWh/100 km et se rechargeraient sur une même borne de 22 kW.

Celui qui est équipé d’un OBC de 22 kW « gagnera » théoriquement* en une heure de quoi faire 100 km.

Celui qui est équipé d’un OBC de 11 kW « gagnera » théoriquement* en une heure de quoi faire 50 km.

Celui qui est équipé d’un OBC de 7,2 kW ne « gagnera » théoriquement* qu’environ 30 km de plus.

La recharge à domicile est une variante de la recharge en AC.

A la différence près que les installations électriques domestiques sont limitées en puissance. Sur une prise « normale » le chargeur domestique (CRO) généralement livré avec la voiture limitera la charge à 8 ou 10 ampères. Autrement dit, pour une installation en monophasé la puissance maximale délivrée sera de 2,3 kW.

Sur une prise renforcée avec une ligne dédiée, l’intensité peut aller jusqu’à 16 A. Si le chargeur domestique livré avec la voiture le permet, la puissance maximale délivrée en monophasé sera ainsi de 3,7 kW.

Ces puissances peuvent paraitre bien faibles par rapport à celle des bornes de recharges. Mais il faut bien comprendre qu’elles suffisent généralement à recharger son V.E pour une utilisation quotidienne moyenne. La recharge pendant les heures creuses notamment, permet de satisfaire la quasi-totalité de ses besoins tout en bénéficiant d’un tarif avantageux. 8 heures de recharge sur une prise classique la nuit permettent de gagner en théorie* environ 18 kWh. Sur une prise renforcée, 8 heures de recharge permettent de gagner en théorie* environ 29 kWh.

C’est largement suffisant pour couvrir les besoins quotidiens moyens qui, rappelons le, sont inférieurs à 40 km. Soulignons que la recharge à domicile en heures creuses est la solution la plus économique puisqu'elle permet d'envisager un coût aux 100 km d'environ 2 euros.

En fonction de son installation électrique (monophasée ou triphasée) et de son abonnement (6, 9, 12 voire 15 kVA), un utilisateur qui voudrait gagner en vitesse de recharge aura intérêt à s’équiper d’une Wallbox. Celle-ci pourra ainsi délivrer une puissance de 7,2 kW en 32A monophasé voire jusqu’à 22 kW en 32 A triphasé. Encore faut-il tenir compte comme nous l’avons vu plus haut de la capacité maximale de l’OBC de la voiture.

En résumé, on retiendra que parmi les critères de choix d'un V.E, outre la "taille" de la batterie, il est important de vérifier la vitesse de recharge sur les bornes AC comme sur les bornes DC.

 

*Que ce soit en DC ou en AC, les exemples chiffrés cités plus haut sont théoriques. Car il faut savoir que la vitesse de recharge est également « surveillée » par la voiture. Afin de préserver la durée de vie de la batterie de traction, les conditions de températures peuvent limiter la vitesse de recharge. Il faut régalement retenir que pour les mêmes raisons de préservation de la batterie, il est beaucoup plus long de recharger sa batterie de 80% à 100% que de 60% à 80%. Enfin, il faut souligner que de nombreuses bornes sont incapbles de délivrer la puissance maxi indiquée, surtout, mais pas seulement, lorsque deux V.E rechargent en même temps.