Istanbul ! Autre ville que je rêvais de voir depuis longtemps. C’est à partir de l’ancienne Constantinople que je vous propose de débuter ce compte-rendu de voyage.
Dans cette mégalopole de 15 millions d'habitants, nous avions déniché un petit hôtel dans le centre, à proximité du Palais Topkapi, afin de pouvoir déambuler à pied pendant 2 jours.
Situé dans un quartier non loin des rives du détroit du Bosphore, l'hôtel Erenler offrait l'avantage de la proximité avec la cathédrale Sainte-Sophie, la mosquée du Sultan Ahmet (Mosquée bleue), le grand bazar et le port. Il suffit en effet de quelques minutes de marche pour admirer l'ancienne cathédrale byzantine, la mosquée Bleue qui lui fait face, ainsi que la superbe esplanade qui les sépare.
De là, il n'est guère difficile de marcher jusqu'au grand-bazar pour s'enivrer des senteurs de l'Orient si proche.
En fin de journée, descendez sur le port en empruntant les rues commerçantes de la ville. Sur le pont Galata, ne manquez pas le spectacle des pêcheurs qui approvisionnent la multitude de restaurants installés sous le tablier du pont. Le lendemain, c'est non loin d'ici que vous pourrez prendre un bateau pour une visite du bosphore et de ses deux rives.
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Pour rallier l'Anatolie, nous avions décidé de ne prendre ni le tunnel ni un des ponts enjambant le bosphore, mais un ferry reliant Istanbul (port de Yenikapi) et Yalova. En effet, nous avions choisi de nous enfoncer en Anatolie centrale via Bilecik et Nallihan, jusqu’au nord d’Ankara avant de remonter au nord vers la mer Noire via Gerede, Bartin et Amasra.
De là, notre itinéraire suivait la côte jusqu’à Cide, Ayancik, Samsun et Tirebolu. A partir de Tirebolu, l’itinéraire obliquait vers le sud-est via Dogankent, Gümüshan, Bayburt et Ispir en s’enfonçant dans une superbe région montagneuse appelée chaîne Pontique.
Enfin, à partir d’Ispir, le tracé remontait au nord vers la Mer-Noire à Rize avant de continuer vers l’est pour arriver à Batoumi, notre point d’entrée en Géorgie.
La première chose qui frappe en Turquie, c’est l’impression d’immensité que l’on peut ressentir dès qu’on s’éloigne des quelques axes très touristiques. Dans le centre du pays, on peut en effet traverser des paysages magnifiques et parcourir des distances importantes sans traverser une ville ou un village.
La seconde chose qui m’a frappé, c’est le grand nombre de travaux d’infrastructures routières. Il semble que la Turquie s’est lancée dans une campagne de grands travaux pharaoniques. En conséquence, il nous est fréquemment arrivé de nous trouver bloqués par des travaux ou contraints de rouler sur des axes en cours de travaux....
Enfin, il convient de souligner l’extrême gentillesse du peuple turc. Je ne compte plus le nombre de fois où nous avons été accueillis, aidés voire nourris par des habitants heureux de rencontrer des touristes et de rendre service. Certains n’ont pas hésité à prendre leur voiture sur plusieurs kilomètres pour nous guider vers un hôtel. D’autres nous ont offert du thé ou des fruits. On est bien loin de l’indifférence voire de l’égoïsme que l’on rencontre fréquemment en Europe occidentale.
Un seul type d’habitant a dérogé à cette remarquable gentillesse : le Kandal. Il s’agit de ce chien de berger utilisé pour la protection des troupeaux.
Pouvant atteindre la taille d’un veau, c’est un chien très susceptible qui assure son rôle de gardien avec beaucoup de conviction. Autrement dit, je vous déconseille d’approcher un troupeau, même de loin. Et même si vous ne faites que passer à moto sur la route à côté d’un troupeau gardé par ce type de chien. Il nous est arrivé plus d’une fois d’être poursuivis par des kandals que nous n’avions pas vus.
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Le recours aux services d'Hossein pour nos CPD impliquait d'entrer en Iran via l'Arménie. Or, les relations entre la Turquie et l'Arménie étant ce qu'elles sont, nous ne pouvions pas passer directement de la Turquie à l'Arménie. Du coup la Géorgie s'imposait et nous avions décidé de transiter par Tbilissi où nous passerions quelques jours pour déposer nos demandes de visas pour l'Iran et attendre la délivrance de ceux-ci.
Le passage de la frontière fut finalement plus rapide que nous ne le craignions. En effet, nous avions vite compris qu’il n’était pas obligatoire de rester derrière la file ininterrompue de camions qui s’étirait sur plusieurs kilomètres avant la frontière.
Malheureusement, nous n’avons pas trouvé (ou pas su trouver) de guichet pour souscrire une assurance pour les quelques jours que nous allions passer dans le pays. Il semble que les géorgiens ne s’embarrassent de ce genre de détails. Néanmoins, nous avons décidé de ne pas jouer avec le feu et, sur la base de renseignements donnés à la frontière, nous avons passé une bonne partie de la matinée pour trouver, non sans peine, le bâtiment d’une société spécialisée. Hélas, ce fût pour nous, l’occasion de toucher du doigt ce que peut être la bureaucratie lorsqu’elle est poussée à l’extrême.
Dépôt du dossier en fin de matinée. RDV donné pour 15 heures. A15h30 rien n’était fait. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que notre carte verte a été enfin prête. Encore fallait régler la cotisation. Mais il était impossible de payer au comptoir, il fallait utiliser un automate. Un automate qui n’acceptait pas la carte bancaire, n’acceptait que le cash et ne rendait pas la monnaie. Nous voici partis en direction de la banque la plus proche pour trouver l’appoint. Puis de retour à la société d’assurance nous nourrissons l’automate de la somme exacte. En échange, il nous donne un reçu qui nous donne enfin le droit de récupérer notre carte d’assurance…. Dont nous apprenons alors qu’elle ne sera valable qu’à compter de minuit….
Bref, épuisés de n'avoir rien fait, c'est tardivement que nous avons regagné nos motos. Avec une prudence de sioux, nous avons évité les obstacles d'une circulation assez particulière en Géorgie (chacun pour soi), contourné une averse qui, sournoise, attendait notre sortie de l'agence pour verser du liquide (elle), pour enfin trouver refuge dans un petit hôtel pas cher de la banlieue de Batumi... Pas le grand luxe, mais suffisant pour nous abriter et nous reposer.
Le lendemain matin, c’est sous la pluie que nous nous sommes dirigés vers GORI. Une étape de liaison destinée à nous rapprocher de Tbilissi et prévue uniquement sur des voies rapides et des autoroutes.
Enfin ça c'est ce qu'on aurait pu croire sur la carte mais la réalité du réseau routier Géorgien est bien différente.
En résumé, il est en grande majorité défoncé.... Entre les portions constituées de dalles de béton mal jointes voire mal ajustées, les portions où le goudron date de l'ère soviétique, les portions où l'asphalte (?!) est tellement déformé par le passage des camions que la route vous "emmène" littéralement là où vous ne vouliez pas aller, ça a été sportif.
Ajoutez à cela que les vaches empruntent également les routes sans surveillance... Et si ça ne vous suffit pas, sachez que les cochons (oui, les cochons d'élevage), empruntent également les routes en famille...
Le pays est beau, très vert.....donc très humide. Pour ce que nous en avons vu, une bonne partie des infrastructures est dans le même état que les routes...En revanche, partout où nous nous sommes arrêtés, nous avons été bien accueillis. Les français semblent avoir la cote ici (voir les évènements avec la Russie (2008) et la médiation de Sarkozy en tant que président de l'UE).
A Gori, sous des trombes d’eau, c’est grâce à Booking.com que nous trouvons une typique et très sympathique Guest-house et que nous décidons d’y passer deux nuits (Tamar Guest-House).
Le lendemain, la météo nous a gratifiés d'une courte fenêtre de beau temps. Esquivant la visite du musée Staline (Gori est sa ville natale), nous sommes allés visiter la cité troglodyte d’Ouplistsikhé (cité de Dieu) située à environ 10 km à l'est de Gori et dont la fondation remonte au premier millénaire avant J-C.
Les motos sont restées au sec, nous avons préféré utiliser le service de "taxi" proposé par le mari de notre hôtesse. Et nous avions bien fait puisqu'à peine la visite du site terminée, nous avons supporté de nouvelles trombes d'eau. Nous ne le savions pas encore, mais ce seraient quasiment les dernières gouttes de pluie que nous verrions avant la mi-juillet.
La cité est bâtie sur un site que l'érosion et l'homme ont spectaculairement sculpté. Située au-dessus de l’ancien temple païen, la basilique d’Ouplistsikhé a été construite entre le IXème et le Xème siècle.
Le lendemain, nous quittons Gori en direction de la capitale.
A l’issue d’un trajet court et presque sans pluie, c’est en arrivant à Tbilissi que nous retrouvons sans plaisir particulier la circulation d'une grande ville (et nous étions pourtant un dimanche).
Sachant que nous allons rester plusieurs jours pour avoir nos visas, c’est toujours via Booking que nous avons trouvé l'Hôtel SALO, quasiment en plein centre de Tbilissi.
Vision très fréquente, à Tbilissi comme à Gori, et qui témoigne de la manière particulière de conduire en Géorgie. Le pare-chocs semble être utile mais ne servir qu'une seule fois...
Dès le lendemain, lundi 22 mai, nous déposons notre demande de visa à l’ambassade d’Iran que nous rejoignons en Taxi. Démarche finalement assez facile si l’on excepte le fait qu’il faille déposer les 50 euros du visa dans une banque située à 1500 mètres de l’ambassade et de revenir avec un reçu. Enfin, ça c’est seulement pour l’un d’entre nous. Les deux autres sont en effet priés de payer chacun leurs 50 euros en liquide, directement au premier secrétaire de l’ambassade…. Bref…
Toujours est-il que notre demande est acceptée et que l’on nous demande de revenir mercredi à 10 heures. Autrement dit, si tout se passe bien, nous aurons nos visas en 48 heures. Nous n'osons y croire!
En attendant, nous avons du temps pour nous occuper de la vidange de deux nos motos et visiter un peu Tbilissi.
Loin de la première impression qu’elle m’avait laissée lors de notre arrivée dans les embouteillages, la vieille ville de Tbilissi se révèlera être une ville fort agréable avec de beaux quartiers pleins de charme et qui a su faire cohabiter architectures anciennes et modernes.
Il ne faut pas manquer non plus d’aller visiter la citadelle Narikala qui domine la ville. Outre la vue superbe offerte depuis la citadelle et la beauté des anciennes fortifications, cette visite pourra vous donner l’occasion de grimper les escaliers les plus étroits et raides que je n’aie jamais vus. A partir de la citadelle, une petite marche sur la crête dominant la ville vous mènera jusqu’à l’immense statue métallique de « la mère patrie ».
Le mercredi à 10 heures comme convenu, nous retournons à l’ambassade d’Iran. Il faut bien dire que nous avions une certaine appréhension. Après tout, l’objectif de ce voyage c’était bien l’Iran. Un refus de visa aurait totalement compromis cet objectif.
Nos craintes n’étaient pas fondées puisque quelques minutes plus tard nous ressortons de l’ambassade avec nos trois visas. Comme prévu, ces visas sont valables 30 jours à compter de la date d'entrée sur le territoire iranien.
Yeeeeessss !
A nous l'Iran.
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Dès le lendemain de la délivrance de nos visas, nous avons pris la route vers la frontière arménienne. La température augmente nettement et se stabilise vers les 25 degrès. Au poste frontière nous trouvons sans problème un guichet prévu pour l'assurance des véhicules.
Au moment de payer, je me rends compte que j'ai perdu l'enveloppe que je conserve toujours sur moi et qui contient la belle somme en euros que j'ai emmenée. Je vide mes poches, je vérifie mes bagages un à un. Peine perdue, l'enveloppe reste introuvable.
La tension monte. Sans liquide, inutile de continuer vers l'Iran. Un éclair de lucidité me traverse l'esprit. Je vérifie dans une des ouvertures d'aération de ma veste. J'y trouve l'enveloppe que j'avais mise là au lieu de la mettre dans la poche en passant les premiers guichets de la douane. Gros soulagement.....
Nous remettant en route, nous découvrons un pays superbe, très vert mais très pauvre et dont les infrastructures semblent encore plus délabrées que celles de la Géorgie.
En fin d'après-midi nous faisons halte au nord du lac de Sevan, à près de 2000 mètres d'altitude. Nous avions trouvé sur booking, un "Resort cottage" situé à environ 2 kilomètres à l'est de Chkalovka. Le site Internet nous promettait un cottage de deux chambres au pied du lac (Noy Land resort)... Le moins que l'on puisse dire c'est que la description est conforme à la réalité. Tout ça contre la somme faramineuse de 23.000 Drams........ Soit environ 42 euros pour la totalité.
Je suis content d'être arrivé car je crois que nous avons emprunté les pires routes que nous ayons eu depuis le début. Pour tout dire, j'ai passé plus de temps à scruter la route, ou ce qui en faisait office, que les paysages pourtant magnifiques.
Le lendemain, 26 mai, nous prenons la route en direction de Goris, dans le sud de l'Arménie. Après avoir quitté le lac de Sevan et ses 13 degrés matinaux..., nous avons rejoint un immense plateau situé à 2300 mètres (et 11 degrés...). Les paysages m'ont fait penser aux images de la Mongolie. Puis, superbe descente vers Yeghegnadzor à 1300 mètres (et 26 degrés...), avant de remonter vers 2300 mètres (12 degrés) puis de rejoindre la route arménienne de la soie pour plonger vers Goris, petite ville de 23.000 habitants nichée dans une vallée à 1300 mètres environ.
Non, nous ne sommes pas passés par là...
En revanche nous sommes passés par là. Superbe!
C'est encore via Booking que nous a trouvé le petit hôtel sympa où nous passerons la nuit. Accueil sympa puisque à peine arrivé, il nous a été proposé une chaise et une pression!!! (Hôtel Zanger).
Le lendemain cap au sud vers Meghri, à environ 10 km de la frontière iranienne. La première partie de l'itinéraire se fait au milieu d'un superbe décor montagneux et vert. La route serpente magnifiquement entre les reliefs. Tout serait parfait s'il n'y avait le revêtement en tôle ondulée qui vient trop souvent gâcher le plaisir.
Puis au fur et à mesure que nous approchons de Meghri, le décor change et se fait plus minéral. La température augmente nettement et nous frôlons les 30 degrés.
Arrivé à Meghri, à environ 10 km de la frontière iranienne, nous rejoignons le B&B qui nous accueillera cette nuit. Situé dans une rue extrêment pentue, l'accès à la cour est particulièrement ardu et verra la chute, heureusement sans gravité, de l'un d'entre nous. Une blessure d'amour qui sera vite oubliée grâce à la gentillesse de l'accueil que nous réservent la propriétaire et sa fille qui, toute la soirée, seront aux petits soins pour nous. (B&B Haer).
Au cours de la soirée, je reçois un mail d'Hossein. Il m'envoie la copie des documents d'assurance de nos motos. Il nous confirme le rendez-vous demain à 9 heures au poste frontière de Nordooz où un des ses collaborateurs nous remettra les originaux et nous assitera pour le délivrance du CPD.
Voilà qui rend très concret l'objectif de notre voyage. Nous sommes très excités à l'idée de ce qui nous attend.
Demain nous affronterons les douanes arméniennes et iraniennes... Il va falloir rester calme et serein puisqu'on sait déjà que ce sera long.
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