C’est au cours d’un voyage professionnel que j’ai eu l’occasion de passer une quinzaine de jours en Malaisie en novembre 2007.
L’aspect professionnel de mon séjour ne m’a malheureusement pas permis de visiter le pays autant que je l’aurai souhaité. Je n’aurai donc pas la prétention de présenter toute la Malaise dans cet article. Mon seul but est de vous faire partager mes impressions, toutes personnelles, et quelques images.
Peuplée d’environ 25 millions d’habitants, la Malaisie est une ancienne possession anglaise indépendante depuis 1957.
La Malaisie est une fédération regroupant les 11 états situés dans la péninsule au sud de la Thaïlande et les deux états du nord de l’île de Bornéo (Sabah et Sarawak) qui ont rejoint la fédération en 1963.
Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de visiter cette partie du pays qui est éloignée de la péninsule d’environ 1000 km. On notera que Singapour a fait partie de la fédération de 1963 à 1967, date à partir de laquelle elle s’en est retirée.
La population est composée d’environ 50% de malais, 35% de chinois et 10% d’indiens. La langue courante est le Bahasa Malaysia mais l’anglais est la deuxième langue nationale.
La Malaisie est une monarchie constitutionnelle dont le roi, chef de l’état, est élu pour cinq ans parmi les neuf sultans du pays. Le pouvoir est cependant réellement exercé par un premier ministre choisi par le souverain mais responsable devant le parlement qui, lui, est élu au suffrage universel. On reconnaît là, comme dans beaucoup d’autres aspects, les traces de l’influence anglaise.
Arrivé à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, après un voyage de 13 heures en avion, ce qui frappe le plus est la chaleur et l’humidité.
La proximité de l’équateur explique en effet le climat tropical du pays qui subit l’influence des moussons de septembre à février.
Par chance, en ce mois de novembre qui marque la fin de la mousson du sud-ouest, si le ciel reste souvent chargé les pluies sont plus espacées et je découvre la capitale dans de bonnes conditions, malgré une brume persistante.
Kuala Lumpur est une ville magnifique, très moderne mais qui a su conserver des traces de son passé.
Au milieu des gratte-ciel ultra modernes on peut en effet découvrir des bâtiments datant des colonisations espagnole, hollandaise et anglaise, mais également des quartiers chinois typiques.
Avec leurs 452 mètres de hauteur, les tours jumelles dites « Petronas Tower » représentent sans conteste le joyau architectural de la ville.
Imposantes et majestueuses de jour, elles sont superbement éclairées de nuit et c’est à leur pied que j’ai compris pourquoi les Malaisiens en sont aussi fiers. Les visites (gratuites) étant extrêmement contingentées, c’est du haut de la tour de télécommunication « Menara kuala Lumpur » que j’ai pu prendre les photos d’ensemble de la ville.
Culminant à 421 mètres (dont une antenne de 88 m), cette tour, comme celle de Berlin propose une plate forme d’observation ainsi qu’un restaurant panoramique tournant sur son axe.
Les quelques lignes qui vont suivre concernent mes impressions après seulement 15 jours dans ce pays attachant.
Très personnelles, ces impressions ne prétendent pas à l’exactitude et ne sauraient être considérées comme reflétant la totale réalité.
Longtemps classée parmi les pays en voie de développement, la Malaisie est aujourd’hui l’un des pays industrialisés les plus dynamiques de l’Asie du sud-est.
Faisant partie des leaders mondiaux dans la fabrication des composants électroniques, la Malaisie dispose également d’importantes ressources en pétrole. Les secteurs du tourisme et de la finance sont également très importants.
Le bâtiment tourne à plein régime et à Kuala Lumpur les immeubles poussent comme des champignons.
La Malaisie fut le premier pays d’Asie du sud-est à disposer d’une industrie automobile nationale. Les voitures PROTON sont très répandues dans le pays et n’ont pas grand-chose à envier à la concurrence. Le réseau routier et autoroutier est très développé et le nombre de voitures est ahurissant, dans la capitale comme dans le reste du pays.
Ahurissant également, le nombre de scooters qui circulent à toute heure de la journée. Le modèle est grandes roues y est particulièrement apprécié et je n’ai pas beaucoup vu de scooters type GT.
La Malaisie dispose également d’une agriculture importante. Une importante part du pays est recouverte de gigantesques palmeraies ou de plantations d'hévéa ce qui explique que la Malaisie soit le plus grand producteur mondial d’huile de palme. et qu'elle exporte un million de tonnes de caoutchouc par an.
Si les musulmans sont majoritaires, le pays revendique un islam tolérant et la liberté de culte est assurée. On croise simultanément dans la rue des femmes voilées ou habillées à l’occidentale et des chinoises en mini-jupe.
La cohabitation ethnique est défendue par le gouvernement dont le message est sans cesse relayé par la presse.
A la lecture des journaux, j’ai pu constater à quel point la volonté de moderniser le pays est grande.
Le gouvernement est selon moi très dirigiste et prend position aussi bien dans le domaine économique que dans les domaines sociaux et familiaux. Confronté à la fin des années 60 à des conflits ethniques, le gouvernement s’est orienté vers une politique d’investissement et de progrès apte à éviter la répétition des troubles.
Cette marche en avant vers le progrès, couronnée de succès mais qui peut sembler parfois trop rapide, est sans cesse encouragée dans la presse. Les parents sont fortement encouragés à veiller de près à l’éducation de leurs enfants et la langue anglaise, langue des affaires, est imposée dans l’enseignement des mathématiques et des sciences.
Malgré cette course à l’industrialisation, le peuple malais est d’une gentillesse désarmante qui tranche avec l’égoïsme habituel des occidentaux. Le respect des anciens est également frappant. Bénéficiant de faibles retraites, beaucoup d’entre eux sont employés dans les stations service par exemple et j’ai pu constater combien ils étaient respectés.
J’ai été frappé par le sourire permanent des habitants de la capitale comme des autres villes. Leur sens de l’accueil est inégalable et au cours de mon séjour tous mes interlocuteurs ont eu à cœur de me faire découvrir leur pays et leur culture.
Outre la découverte de la cuisine locale et ma participation à une partie de pêche nocture, j’ai notamment été invité aux cérémonies d’un « Wedding-day » au cours desquelles tous les mariés de l’année ont été mis à l’honneur.
Cliquez sur l'image suivante pour voir la vidéo:
Autre exemple qui m’a frappé : A Malacca beaucoup d’anciens, pour arrondir leurs fins de mois, proposent aux touristes de visiter la ville en trishaw (tricycle). Malgré leur lenteur ou même lorsqu’ils prennent les 4 voies à contresens, jamais je n’ai vu le moindre geste d’énervement ou entendu le moindre klaxon de la part des automobilistes de la ville.
Vous aurez compris que j’ai véritablement été séduit par ce pays que je ne connaissais absolument pas.
Enfin, si le gouvernement insiste sur le fait que la cohabitation ethnique est indispensable, un certain clivage est perceptible. La communauté chinoise, traditionnellement très impliquée dans l’économie, subit une certaine discrimination alors que la communauté malaise se voit réserver certains avantages.
Les dirigeants pratiquent un certain culte de la personnalité et le discours officiel est à mon goût trop marqué par le nationalisme, surtout en cette période de célébration du cinquantenaire de l'indépendance.
Les médias officiels servent de relais au discours progressiste, moral et sécuritaire du gouvernement tandis que la presse d'opposition est trés surveillée.
Fondée en 1855 en pleine jungle, Kuala Lumpur ne fut longtemps qu'un village de huttes. Elle doit son développement au commerce de l'étain, exploité par des chinois dès les années 1840, qui lui premet de se développer rapidement.
Devenue capitale des Etats malais fédérés en 1896 elle a subi une histoire violente (destruction puis invasion jamponaise en 1942, violences inter-ethniques Sino-Malaises en 1969) mais s'est rapidement développée depuis les années 1980 autour de la finance et des nouvelles technologies. En 2010, la ville proprement dite comprenait 1,6 millions d'habitants tandis que son agglomération (Grand Kual Lumpur) comprenait plus de 7 millions d'habitants.
Kuala Lumpur est le siège du parlement de Malaisie et abrité également le palais royal. Cependant, le siège du gouvernement a été transféré à Putrajaya, 20 km plus au sud, en 1999.
Ville cosmopolite, peuplée de près de 43% de chinois soit autant que de malais (45%), Kuala Lumpur est une sorte d'encalve boudhiste au milieu d'un pays majoritairement musulman.
Elle a hérité de son histoire un magnifique patrimoine architecturel, culturel et relieux. La ville mélange les styles architecturaux coloniaux inspirés de traditions asiatiques, de l'art islamique malais et de l'architecture moderne voire post moderne (elle compte plus de 200 gratte-ciel). Elle alterne avec élégance des bâtiments au style purement malais, des bâtiments à l'architecture mauresque-indienne ou néo-gothique héritée de l'époque coloniale anglaise, et d'autres au style ultra-moderne.
Toutes les images de Kuala-Lumpur.
Cliquez sur une image pour l'agrandiret naviguer dans la galerie d'images.
Capitale de l'Etat de Malacca (Melaka), la ville éponyme est le plus ancien port de Malaisie fondé vers 1440. Marquée par 130 ans de colonisation portugaise, puis 150 ans de colonisation portugaise dès 1641 et enfin anglaise de 1842 à 1957, elle a longtemps joué un rôle stratégique en raison de sa position dans le détroit de Malacca.
Sa population comme son patrimoine sont le reflet de son histoire mouvementée. On y trouve un mélange de comunautés chinoises, indonésiennes et malaises qui pratiquent de nombreuses religions y compris chrétienne.
Elle mélange des styles architecturaux reflets de cette histoire et il n'est pas rare de trouver un temple boudhiste non loin d'une église ou d'une mosquée.
Toutes les images de Malacca (Melaka).
Cliquez sur une image pour l'agrandiret naviguer dans la galerie d'images.
Johor Barhu est la capitale de de l'Etat de Johor, à l'extrémité sud de la Malaisie. Très proche de Singapour dont elle séparée par le détroit de Johor, elle est considérée comme une banlieue de Singapour. En effet, attirés par les salaires singapouriens mais rebutés par le coût de la vie à Singapour, de nombreux travailleurs malaisiens frontaliers y résident. Pour la même raison, beaucoup de singapouriens vivent et investissent à Johor Barhu.
Fondée en 1855 sur l'emplacement d'un village de pécheurs, elle compte aujourd'hui 800.000 habitants. Ville cosmopolite, elle propose un riche patrimoine royal et religieux.
Toutes les images de Johor Bahru
Cliquez sur une image pour l'agrandir et naviguer dans la galerie d'images.