C'est vers 11 heures que nous bifurquons enfin vers notre point d'arrivée: Il s'agit d'un endroit "aménagé" pour permettre aux touristes de passer la nuit dans le désert. Gardé, le camp a connu des jours meilleurs et son entretien semble quelque peu négligé. Qu'à cela ne tienne, nous nous en contenterons. Tandis que Jef et Béa s'installent dans LE bungalow encore en état et dont la climatisation fonctionne, je choisis de m'installer sous une des "huttes" au toit végétal posées sur des terrasses en briques de terre.
Après un déjeuner frugal, je dépose mes bagages sous la hutte afin d'alléger Kunigonde pour la "balade" que je vais lui imposer cet après-midi. Je conserve cependant les valises car je prévois d'emmener 5 litres d'eau répartis dans plusieurs bouteilles. J'en profite pour alerter mes compagnons sur le danger du coup de chaleur et sur l'importance de toujours avoir de quoi boire en quantité. Je sens bien que Jef ne me prend pas vraiment au sérieux et trouve que j'exagère. Même si l'air est heureusement très sec ce qui nous empêche de trop transpirer, la chaleur ne diminue pas et devient étouffante. Béa décide de rester à l'ombre pendant que nous-nous "enfoncerons" dans le désert en suivant, sur 80 km environ, la route qui remonte au nord-est vers Nehbandan. Nous partons à 15 heures. J'aurai préféré attendre encore que la température baisse un peu mais Jef a hâte de rouler en plein désert et m'objecte que d'ici une heure elle n'aura pas beaucoup baissé. Il n'a pas tort. Allons-y!
Je m'attendais à un beau spectacle, mais j'en ai vraiment pris plein les yeux!
La gorge sèche, je m'arrête fréquemment pour boire. Heureusement que j'ai pris 5 litres d'eau!
Au cours d'un arrêt photo en dehors de la route, je jette un coup d'oeil sur la température: 47,5 degrés! Avec une telle température, mon appareil photo donne des signes de faiblesse en se bloquant parfois totalement. Je m'arrête fréquemment pour boire. Heureusement que j'ai pris 5 litres d'eau!
C'est en voulant repartir que j'oublie de regarder devant et que je m'offre ma première chute du voyage en voulant remonter sur la route. A petite vitesse comme souvent.... Heureusement, Jef n'est pas trop loin et vient m'aider à relever Kunigonde dont le pare-moteur est à peine égratigné. Rien de grave pour moi sauf que j'ai pris un coup de rétroviseur dans les côtes et que c'est douloureux. Jef a également l'air fatigué. Je propose de raccourcir un peu le trajet prévu en faisant demi-tour dans une vingtaine de km.
Nous arrivons sur une station-service abandonnée. Juste à côté se tient un poste de secours. Nous nous arrêtons devant. Ayant mis pied à terre, Jef manque de s'écrouler. Je découvre alors qu'il était parti avec très peu d'eau et qu'il n'a pas voulu m'en demander. Orgueil quand tu nous tiens.... Souriant et serviable, le personnel du centre nous propose de prendre un peu de repos dans leur salle climatisée et nous offre de l'eau fraiche. J'en profite pour renouveler l'eau de mes bouteilles qui est un peu chaude... Nous y restons 45 minutes le temps que Jef se remette et nous reprenons la route vers le camp pour y passer la nuit.
La nuit nous surprend alors que nous racontons encore à Béa l’extraordinaire après-midi que nous venons de passer. Après un dîner mitonné par nos soins, il est temps de dormir. Malgré la douleur qui me vrille les côtes à chaque mouvement, je m’endors rapidement en rêvant de désert et d’aventures.
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